J'ai eu le
courage de regarder en arrière
Les cadavres de
mes jours
Marquent ma
route et je les pleure
Les uns
pourrissent dans les églises italiennes
Ou bien dans de
petits bois de citronniers
Qui fleurissent
et fructifient
En même temps et
en toute saison
D'autres jours
ont pleuré avant de mourir dans des tavernes
Où d'ardents
bouquets rouaient
Aux yeux d'une
mulâtresse qui inventait la poésie
Et les roses de
l'électricité s'ouvrent encore
Dans le jardin
de ma mémoire
Guillaume
Apollinaire.